Le président du Conseil National de la Transition guinéenne, Dr Dansa Kourouma, a participé ce dimanche 15 décembre 2024, à Paris, à la Maison de la Chimie, aux États Généraux des Diasporas. Cet événement, placé sous le haut patronage de M. Emmanuel Macron, président de la République française, s’est déroulé autour du thème : « Quand les diasporas font nation ».

La rencontre a rassemblé une foule impressionnante issue de la diaspora africaine vivant en France et en Afrique, accompagnée de personnalités internationales et d’artistes. Parmi les figures présentes figuraient : Karim Zeribi, fondateur du Conseil Mondial de la Diaspora Algérienne, Latifa Ibn Ziaten, fondatrice de l’association IMAD pour la jeunesse et la paix, Catherine Wihtol de Wenden, directrice de recherche émérite au CNRS, Fily Keita Gassama, conseillère municipale de Champigny-sur-Marne, ainsi que Jean-Michel Blanquer, ancien ministre de l’Éducation nationale.

Discours de : un appel à l’unité

Rachida Kaaout, présidente du Haut-Commissariat des Diasporas Africaines de France (HCDAF), a ouvert l’événement avec émotion, qualifiant ce moment d’étape historique dans la structuration et la mobilisation des diasporas africaines. Dans son discours, elle a mis en lumière son engagement personnel et rappelé l’importance des diasporas comme vecteurs de développement et d’innovation.

« Entrepreneurs, artistes, étudiants et citoyens engagés partagent une ambition commune : bâtir un pont solide entre la France et leurs pays d’origine », a-t-elle déclaré. Elle a souligné que, depuis sa création en 2022, le HCDAF s’est imposé comme une plateforme incontournable, promouvant le dialogue, fédérant les énergies et soutenant des initiatives locales et internationales.

Elle a rappelé des réalisations significatives : la création d’un espace de dialogue pour les diasporas, l’accompagnement de projets dans l’éducation, l’entrepreneuriat et la culture, et la formulation de recommandations concrètes pour intégrer les diasporas dans les politiques publiques de coopération.

Quatre axes pour construire l’avenir

Les travaux des États Généraux se sont articulés autour de thématiques majeures visant à valoriser les diasporas :

• Renforcement de l’engagement citoyen, favorisant la participation des diasporas aux débats sociétaux et politiques.
• Soutien à l’entrepreneuriat, en encourageant les investissements, la création d’entreprises et les partenariats transcontinentaux.
• Promotion de l’éducation, avec des initiatives comme Erasmus Afrique, un programme facilitant la mobilité académique et les échanges entre continents.
• Consolidation des liens diplomatiques, mettant en avant le rôle stratégique des diasporas comme ponts culturels et politiques.

Des initiatives ambitieuses

Lors de l’événement, le HCDAF a dévoilé plusieurs projets phares :

• La création d’un fonds d’investissement pour financer des projets dans l’éducation, la santé et l’entrepreneuriat.
• Le lancement du programme Erasmus Afrique, une initiative pour renforcer les échanges académiques entre la France et l’Afrique.
• La mise en place d’un pacte pour l’entrepreneuriat transcontinental, destiné à encourager les diasporas à investir dans leurs pays d’origine tout en bénéficiant d’un accompagnement spécifique.
• Le développement d’une plateforme pour la diplomatie citoyenne, visant à promouvoir la paix, le dialogue interculturel et des projets de développement durable.

L’intervention de Dr Dansa Kourouma : la diaspora comme pilier du développement

Dans son allocution, Dr Dansa Kourouma a affirmé : « De la mondialisation des États, nous assistons à la mondialisation des peuples. N’est-ce pas là l’expression la plus éloquente de la disparition des barrières ? »

Le président du Conseil National de la Transition guinéenne a souligné le rôle moteur des diasporas dans le développement de l’Afrique. Citant des chiffres marquants, il a rappelé que la valeur des transferts de fonds des diasporas africaines a atteint 95,6 milliards de dollars en 2021, surpassant largement l’aide publique au développement (35 milliards).

Pour la Guinée, en particulier, les fonds transférés par la diaspora s’élevaient à 98 millions de dollars en 2016, représentant 1,4 % du PIB. Dr Kourouma a également salué les dispositions de la nouvelle Constitution guinéenne, qui garantit une représentation des diasporas au Parlement et encourage leur participation au développement national.

Un appel à l’action

En conclusion, Rachida Kaaout a lancé un appel vibrant : « Ces États Généraux ne sont pas une fin, mais un commencement. Ensemble, nous avons l’opportunité de poser les bases d’une coopération durable et équitable entre la France et l’Afrique, en plaçant les diasporas au cœur de cette dynamique. »

Elle a invité tous les participants à partager leurs idées et leurs expériences pour transformer cette vision en actions concrètes. Les discussions et ateliers prévus tout au long de la journée visent à traduire ces ambitions en projets durables, renforçant ainsi le rôle décisif des diasporas comme acteurs du changement et du dialogue entre continents.

Moussa Traoré pour 224infos